[ Pobierz całość w formacie PDF ]
dernier lieu la Marine, et les pleins pouvoirs qu elle lui donnait
pour les utiliser.
La bouteille qui renfermait le billet de loterie de Ole Kamp
avait été trouvée, le 5 juin, par le brick-goélette Christian, capi-
taine Mosselman, d Elseneur, à deux cents milles dans le sud-
ouest de l Islande, les vents soufflant du sud-est.
117
Ce capitaine avait aussitôt pris connaissance du document,
comme il le devait, pour le cas où un secours immédiat eût pu
être porté aux survivants du Viken. Mais les lignes écrites au dos
du billet de loterie n indiquaient en aucune façon le lieu du nau-
frage, et le Christian ne put se porter sur les parages de la catas-
trophe.
C était un honnête homme, ce capitaine Mosselman. Peut-
être un autre, peu scrupuleux, eût-il gardé le billet pour son
compte. Lui n eut plus qu une pensée : c était de faire parvenir le
billet à son adresse, dès qu il serait rentré au port. « Hulda Han-
sen, de Dal », cela suffisait. Il n était pas nécessaire d en savoir
davantage.
Cependant, une fois arrivé à Copenhague, le capitaine Mos-
selman se dit qu il ferait mieux de remettre le document aux au-
torités danoises au lieu de l envoyer directement à la destinataire.
C était plus sûr et plus régulier. C est donc ce qu il fit, et la Marine
de Copenhague avisa aussitôt la Marine de Christiania.
À cette époque, on avait déjà reçu les premières lettres de
Sylvius Hog qui demandait des renseignements précis sur le Vi-
ken. L intérêt tout spécial qu il portait à la famille Hansen était
connu. Sylvius Hog devait rester à Dal quelque temps encore, on
le savait, et ce fut là que le document, recueilli par le capitaine
danois, lui fut adressé, afin qu il le remît entre les mains de Hulda
Hansen.
Depuis lors, cette histoire n avait cessé de passionner
l opinion publique, on ne l a point oublié, grâce aux détails tou-
chants que fournirent les journaux des deux mondes.
Voilà ce que Sylvius Hog apprit sommairement à son ami
Help junior, qui l écoutait avec le plus vif intérêt, sans
l interrompre, et il termina son récit en disant :
Il y a donc un point qui ne peut être mis en doute : c est
que, le 5 juin dernier, le document a été trouvé à deux cents mil-
118
les dans le sud-ouest de l Islande, un mois environ après le départ
du Viken de Saint-Pierre-Miquelon pour l Europe.
Et vous ne savez rien de plus ?
Non, mon cher Help : mais, en consultant les marins les
plus expérimentés de Bergen, ceux qui sont ou ont été pratiques
de ces parages, qui connaissent la direction générale des vents et
surtout des courants, ne pourrait-on rétablir la route suivie par la
bouteille ? Puis, en tenant compte approximativement de sa vi-
tesse et du temps écoulé jusqu au moment où elle a été recueillie,
est-il impossible d imaginer en quel endroit elle a dû être jetée
par Ole Kamp, c est-à-dire quel est le lieu du naufrage ?
Help junior secouait la tête d un air peu approbatif. Faire re-
poser toute une tentative de recherches sur de si vagues indica-
tions, auxquelles pouvaient se mêler tant de causes d erreur, ne
serait-ce pas courir à l insuccès ? L armateur, esprit froid et prati-
que, crut devoir le faire observer à Sylvius Hog.
Soit, ami Help ! Mais, de ce qu on ne pourra obtenir que
des données très incertaines, ce n est pas une raison pour aban-
donner la partie. Je tiens à ce que tout soit tenté en faveur de ces
pauvres gens, auxquels je suis redevable de la vie. Oui, s il le fal-
lait, je n hésiterais pas à sacrifier tout ce que je possède pour re-
trouver Ole Kamp et le ramener à sa fiancée Hulda Hansen !
Et Sylvius Hog raconta par le détail son aventure du Rjukan-
fos. Il dit de quelle façon cet intrépide Joël et sa sSur avaient ris-
qué leur vie pour lui venir en aide, et comment, sans leur inter-
vention, il n aurait pas aujourd hui le plaisir d être l hôte de son
ami Help.
L ami Help, on l a dit, était un esprit peu enclin à se payer
d illusions ; mais il n était point opposé à ce que l on tentât même
l inutile, même l impossible, quand il s agissait d une question
d humanité. Il approuva donc finalement ce que voulait tenter
Sylvius Hog.
119
Sylvius, répondit-il, je vous seconderai de tout mon pou-
voir. Oui ! Vous avez raison ! N y eût-il qu une faible chance de
retrouver quelque survivant du Viken, et, entre autres, ce brave
Ole dont la fiancée vous a sauvé la vie, il ne faut pas la négliger !
Non, Help, non, répondit le professeur, cette chance ne
fût-elle que d une sur cent mille !
Aujourd hui même, Sylvius, je réunirai dans mon cabinet
les meilleurs marins de Bergen. Je ferai appel à tous ceux qui ont
navigué ou naviguent habituellement dans les parages de
l Islande et de Terre-Neuve. Nous verrons ce qu ils conseilleront
de faire&
Et ce qu ils conseilleront de faire, nous le ferons ! répondit
Sylvius Hog avec son ardeur si communicative. J ai l appui du
gouvernement. Je suis autorisé à faire concourir un de ses avisos
à la recherche du Viken, et je compte bien que personne
n hésitera, quand il s agira de s adjoindre à une pareille Suvre !
Je vais au bureau de la Marine, dit Help junior.
Voulez-vous que je vous accompagne ?
C est inutile ! Vous devez être fatigué&
Fatigué !& moi !& à mon âge !&
N importe. Reposez-vous, mon cher et toujours jeune Syl-
vius, en m attendant ici !
Le jour même, il y eut une réunion de capitaines marchands,
de marins de la grande pêche et de pilotes dans la maison de Help
frères. Là se trouvaient nombre de gens de mer qui naviguaient
encore, et quelques-uns, plus âgés, maintenant à la retraite.
120
Tout d abord, Sylvius Hog les mit au courant de la situation.
Il leur apprit à quelle date 3 mai le document avait été jeté à
la mer par Ole Kamp, à quelle date 5 juin le capitaine danois
l avait recueilli, et dans quels parages, soit deux cents milles au
sud-ouest de l Islande.
La discussion fut assez longue et très sérieuse. Il n y avait pas
un de ces braves gens qui ne connût quelle était, sur les parages
[ Pobierz całość w formacie PDF ]